Entretiens réalisés par André Habib, avec Robert Daudelin, au printemps 2012, dans le cadre de l’émission Hors-Champ, qu’il réalise pour la radio internet montréalaise Globe sonore.
Première partie (51:28)
Seconde partie (48:17)
EXTRAIT DE LA PREMIÈRE PARTIE :
RD : On parle des années 58-59. Mais je reviens en arrière un instant! Au collège, l’ONF se manifestait de temps en temps en envoyant des programmes de courts métrages et le magazine filmé Coup d’œil que j’aimais beaucoup. Dans le cadre de ces échanges avec l’Office et à travers le ciné-club du collège, un jour débarque au collège Guy L. Coté avec 5-6 films de Norman McLaren qu’il nous projette dans le sous-sol. Pour moi, ça été une révélation extraordinaire. J’ai été confronté à un type de cinéma que je n’avais jamais vu, ni même imaginé. Et il y avait un deuxième choc, c’était la première fois que je voyais en chair et en os un cinéaste. Coté était un homme qui faisait des films. J’étais complètement fasciné. Je regardais comment il était habillé, quel type de chaussures il portait. Tout me fascinait. Un cinéaste ça s’habillait comme ça ! Un pantalon de velours, des semelles de gomme, tout m’impressionnait. Et en même temps, je découvrais le cinéma de McLaren qui a été très important pour moi. Après ça, j’ai retrouvé Guy quand il a essayé d’implanter à Montréal une antenne québécoise de la Fédération canadienne des ciné-clubs dans les années 60 (au début d’Objectif) et qu’il m’a associé à ça. Puis, au début des années 60, il y a la création du Festival international du film de Montréal où Guy est une des chevilles ouvrières. Et il va m’embarquer là dedans aussi parce qu’ils avaient besoin de bénévoles. Et puis, un peu plus tard, on s’est évidemment retrouvés à la Cinémathèque, dont Guy va être le grand initiateur – on va même s’y affronter dans des combats historiques, pour redevenir après de très bons amis. C’est donc quelqu’un qui a été très important dans ma vie, et, plus généralement, dans la vie et la culture cinématographique ici.